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  • Roxana Mihalache

Relations libres : pourquoi nous les désirons

Dernière mise à jour : 13 janv.


À l’heure des relations libres,  de nombreuses personnes sont confrontées à ce phénomène qui soulèvent des questionnements intérieurs du genre : qui je suis ?qu’est ce que je veux en réalité ? est-ce la promesse de mes fantasmes ? et si c’était enfin la réponse à mes frustrations ?


Vivre une relation libre signifie avoir plusieurs partenaires, contrairement à la monogamie. Partager plusieurs partenaires simultanément, ou au hasard, c'est-à-dire être ouvert à toutes les expériences intimes et sexuelles qui se présentent à nous.

Certaines expériences vécues ont pu créer un terrain fertile pour le désir d’avoir des relations libres. Les motivations qui poussent certaines personnes à vouloir entretenir ce genre de relations sont multiples et variées.


Femme habillée en rouge
Femme aux yeux bleus


Voici quelques raisons qui pourraient démystifier ce désir :


1. En couple pendant des années, la personne a vécu une longue période de contraintes sexuelles et/ou émotionnelles. Cette période a généré chez elle une frustration qui s'est cumulée avec les années, et maintenant elle préfère expérimenter une liberté intime totale. Son corps et son esprit ne ressentent plus le besoin de s'engager avec quelqu'un, cela ressemble plutôt à une prison. Par ailleurs, on constate de plus en plus cette tendance, de plus en plus de personnes souhaitent s’engager dans des relations libres dites « sans contrainte ». Il s'agit d'une réponse donnée à des siècles de répression sexuelle et de domination chrétienne.


2. C’est l’instinct territorial qui prédomine, la personne souhaite posséder le plus de territoires possible, c’est un sentiment que l'on retrouve surtout chez les hommes. Elle veut posséder sans avoir à donner trop en échange. Potentiellement, un homme seul a la capacité de peupler la planète entière, ce qui génère chez lui certaines prédispositions, mais cela reste encore un autre sujet qui mérite une attention particulière.


3. Il y a un désir ardent de s’adonner à un maximum d'expériences sexuelles, sans aucune implication émotionnelle. Bien évidemment, le manque d’implications apparentes cache d’autres complications que la personne ne voit pas nécessairement. 

À l’intérieur, la personne ignore qui elle est et ce qu’elle a à offrir. Les profondeurs émotionnelles lui font peur et la font fuir aussitôt. Il est possible qu’elle soit émotionnellement immature et qu’elle ne sache pas comment passer au-delà de la sexualité avec un autre.

La personne pense qu’elle n’est pas « assez douée » dans l’intimité et le fait d’avoir plusieurs partenaires sur une période donnée l’aidera à « gagner en expérience ». 

Ou bien elle souffre du syndrome de courir - plusieurs - lièvres - à - la - fois, ce qui lui pose des difficultés pour faire un choix. Elle a l’impression que si elle se limite à une seule personne, elle passe à côté de toutes les autres possibilités qui se présentent à elle.


4. Les relations libres restent un moyen d’éviter la confrontation avec soi-même ou de se réfugier à l’extérieur de soi, loin des souffrances que l’on dissimule.

 Il est possible qu'en réalité la personne soit très jalouse et le fait d'être dans une relation libre lui permet d’éviter ce sentiment embarrassant qu’elle ne veut pas ressentir. Un traumatisme d’abandon peut aussi révéler ce désir de relation libre : en théorie, elle permettrait d’éviter une douleur trop importante lors d’une séparation, contrairement à une relation monogame. Dans l'idéal, avoir « plusieurs alternatives » permettrait de garantir une certaine sécurité affective qui maintient l'euphorie du renouveau.

C’est possible qu’une telle personne ne s’aime pas énormément et qu’elle préfère maintenir une apparence de séduction-mystère où l’autre la voit de temps en temps, sous ses meilleurs jours, lorsqu’elle le décide. De cette manière, l'autre ne la verra jamais dans son intimité réelle, et elle ne risque pas d'être rejetée. Et si malgré tout le rejet survient, au moins ce ne sera pas à cause des raisons qu’elle cache intérieurement, se dit-elle inconsciemment.


5. La personne a juste envie de consommer et de « cliquer sur l’autre page » une fois qu’elle a vite vu de qui/quoi il s'agit. La nouveauté et la diversité la fascinent. Paradoxalement, au lieu de la combler et de l’enrichir, cette diversité extérieure finit par la vider de toute la diversité qui existait à l’intérieur et qu’elle a échangée contre des « images ». En un mot, la personne « consommatrice » d’images s’est « vendue à pas cher » et s’est retrouvée avec un vide intérieur.


6. Dans certains cas, nous avons affaire à une personne qui souffre d'un trouble de la personnalité tel que borderline, perversion narcissique, histrionique, etc. La personnalité est incapable d'établir une connexion profonde et authentique avec les autres. Ici les barrières sont abolies, le comportement est obsessionnel, compulsif, la personne veut « se nourrir » du plus grand nombre, sans jamais être rassasiée.

Sur le plan physique, il existe également la possibilité que la personne souffre d’une insatisfaction sexuelle chronique, comme la nymphomanie chez la femme ou le satyriasis chez l'homme. Ces maladies deviennent souvent très douloureuses à cause de la répétition compulsive des actes sexuels.


7. Dans de nombreux cas, la personne ne sait pas comment gérer ses propres émotions, ni celles des autres. Les émotions en général lui font peur, surtout s’il s’agit de quelqu’un qui aime avoir le contrôle. Nombreux sont ceux qui vivent l'état  amoureux comme une angoisse, car ils ne savent pas « ce qui les a frappés », pourquoi ils ne se comportent plus « comme d'habitude », combien de temps cela va-t-il durer et surtout jusqu'où cela les mène-t-il ? C’est la peur de l’inconnu, d’autant plus que l’autre semble exercer une forme de pouvoir et de contrôle sur eux. Qu'est-ce que l'autre compte en faire ?



Roxana Mihalache

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