Relations libres : pourquoi nous les désirons
- Roxana Mihalache
- 4 janv. 2024
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 juin 2024
À l’heure des relations libres, beaucoup de personnes se confrontent à ce « phénomène » qui provoque des questions du genre : Qui je suis ? Qu'est-ce que je veux ? Est-ce la promesse de mes fantasmes ? Et si c’était enfin la réponse à mes frustrations ?
Contrairement à la monogamie, les relations libres signifient avoir plusieurs partenaires simultanément ou au hasard, être ouvert à toutes les expériences intimes qui se présentent.

Les motivations qui poussent certaines personnes à vouloir entretenir ce genre de relations sont multiples et variées :
1. En couple pendant des années, tu as vécu beaucoup de contraintes sexuelles et/ou émotionnelles. Cette période a généré une frustration qui s'est cumulée avec le temps, et maintenant tu voudrais expérimenter une liberté totale. Aujourd’hui, tu ne ressens plus le besoin de t’engager à quelqu'un, cela ressemble plutôt à une prison.
2. C’est l’instinct territorial qui prédomine, tu souhaites posséder le plus de territoires possible, c’est un sentiment que l'on retrouve beaucoup chez les hommes. Tu voudrais posséder sans avoir trop à donner en échange.
Potentiellement, un homme aurait la capacité de peupler toute la planète, ce qui génère certaines prédispositions du comportement.
3. Il y a le désir ardent de s’adonner au maximum d'expériences sexuelles, sans implication émotionnelle aucune. Ici, le manque d’engagement (s'il dure depuis longtemps) cache d’autres mécanismes de défense inconscients : tu ignores qui tu es, et ce que t’as à offrir. Les profondeurs émotionnelles te font peur et te font fuir.
Tu souffres d’immaturité émotionnelle et tu ne sais pas comment passer au-delà de la sexualité avec une personne.
Tu penses que tu n’es pas « assez doué » dans l’intimité et le fait d’avoir plusieurs partenaires t’aiderait à « gagner en expérience ».
Le syndrome de courir - plusieurs - lièvres - à - la - fois te semble très familier, et cela te pose des problèmes pour faire « le » choix.
4. Les relations libres restent un moyen d’éviter la confrontation avec soi-même et de s’évader à l’extérieur de soi, loin des souffrances que l’on dissimule. Peut-être qu'en réalité tu es très jaloux (se), et le fait d'être dans une relation libre te permet d’éviter ce sentiment embarrassant.
Paradoxalement, le traumatisme d’abandon peut aussi révéler ce désir de relation libre puisqu’elle permet d’éviter la douleur d’une éventuelle séparation, ou du moins la minimiser, penses-tu. Dans l'idéal, avoir « plusieurs alternatives » permettrait de garantir une certaine sécurité affective qui maintient l'euphorie du renouveau.
Peut-être que tu ne t’aimes pas beaucoup et tu préfères maintenir une apparence de séduction-mystère, où l’autre te voit de temps en temps, sous tes meilleurs jours et lorsque tu le décides. Cela ne permet jamais à l’autre de te voir dans ton intimité réelle, donc tu ne risques pas d’être rejeté (e).
5. Tu as juste envie de consommer et de « cliquer sur l’autre page » une fois que tu as vite vu de qui/quoi il s'agit. La nouveauté et la diversité te fascinent. Paradoxalement, au lieu de te combler et de t’enrichir, cette « nouveauté » extérieure finit par te vider de toute la diversité qui existait à l’intérieur de toi et que tu as échangée contre des « images ».
6. Dans certains cas, nous avons affaire à une personne qui souffre d'un trouble de la personnalité tel que borderline, perversion narcissique, histrionique, etc. La personnalité est incapable d'établir une connexion profonde et authentique avec les autres. Ici les barrières sont abolies, le comportement est obsessionnel, compulsif, la personne veut « se nourrir » du plus grand nombre, sans être rassasiée.
Sur le plan physique, il existe également la possibilité que la personne souffre d’une insatisfaction sexuelle chronique, comme la nymphomanie chez la femme ou le satyriasis chez l'homme. Ces maladies deviennent souvent très douloureuses à cause de la répétition compulsive des actes sexuels.
7. Tu ne sais pas gérer tes propres émotions, ni celles des autres. Les émotions en général te font peur, surtout si tu es quelqu’un qui aime avoir le contrôle.
Beaucoup de personnes vivent l'état amoureux comme une angoisse, car elles ne savent pas « ce qui les a frappées », pourquoi elles ne se comportent plus « comme d'habitude », combien de temps cela va-t-il durer et surtout jusqu'où cela les mènent ?
C’est la peur de l’inconnu, d’autant plus que l’Autre, ce grand Autre qui est responsable de leur état, semble exercer une forme de pouvoir sur elles ! Que compte-t-il en faire ?
Roxana Mihalache
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