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Psychanalyse : Qu'est-ce que cette thérapie bizzare ?

Dernière mise à jour : 10 avr. 2024


La psychanalyse est le vilain petit canard lorsque nous abordons la santé mentale, que ce soit dans notre vie personnelle ou dans la société. « Quoi ? ? Tu vas voir un psy ?? Tu es fou ? Une fois que tu as lancé « je suis en psychanalyse », les gens commencent à te regarder de travers.

Tout d’un coup, tu ne corresponds plus à ce que l'on avait imaginé. Qui sait ? Caches-tu des pulsions dites « interdites » ? Des névroses infantiles ? On s’est peut-être trompé sur toi, il est temps qu’on te regarde de plus près.


La psychanalyse a été développée et popularisée par Sigmund Freud, qui est considéré comme le père fondateur. Connu sous le nom de « père de la psychanalyse », il n'en demeure pas moins un personnage très étrange et controversé, tout comme la méthode qu'il préconise. Il est reconnu pour avoir mis en lumière l'inconscient, la sexualité infantile, l’analyse du rêve, le fameux complexe d'Oedipe, ainsi que pour avoir été dépendant à la cocaïne pendant plusieurs années. Attendez… vous avez dit psychanalyste accro à la cocaïne et préoccupé par la sexualité infantile ?


Les débuts et l’histoire de la psychanalyse sont marqués par une profusion de propos sexuels et insinuants. L'être humain serait une créature entièrement dévouée à ses désirs sexuels, ravalé au stade d’enfant. La cocaïne devient rapidement un remède miracle pour Freud, il la prescrit à grand nombre et la recommande pour tous les maux : problèmes sexuels, manque d’appétit, asthme, dépression. De quoi se poser des questions sur cette pratique bizarre nommée aussi « psychologie des profondeurs ». On approfondit tout en questionnant son statut scientifique.

Ses pairs trouvent les méthodes freudiennes très suspectes qui, bien qu'elles n'aient pas de statut scientifique, sont considérées comme des « techniques de guérison » ! Si nous nous laissons facilement hypnotiser par notre regard, nous pourrions croire à une secte, la tentation est grande. Alors, science ou dérive sectaire ?


Homme qui regarde le ciel avec un télescope


QU'EST-CE QUE LA PSYCHANALYSE PRÉTEND GUÉRIR?


C’est la grande question qui taraude beaucoup d’esprits, souffrant ou pas. Il faut dire que les individus font de plus en plus appel à une cure analytique, qu’elle soit dans le cadre de la psychanalyse, de la psychologie ou d'autres thérapies. Faire une thérapie devient de plus en plus nécessaire, surtout lorsque nous nous trouvons face à des changements d'époque de plus en plus rapides et même violents. La psychanalyse a réussi à regrouper (pour ne pas dire coopter, sic ! ) tous les esprits confondus. Des esprits torturés, névrosés, à la recherche des réponses ou au contraire désireux d’oublier, des esprits curieux, narcissiques, les condamnés à la culpabilité en quête de pardon, ceux qui « ne croient pas du tout à tout ça », et bien d’autres. Ils y sont tous passés, avec et pour une quête commune, qui est très chère à l’homme : la quête du sens. Et nous y sommes, devant cette grande révélatrice, qui se doit bien de nous « délivrer du mal » puisque c’est elle qui le prétend. Mais il faut être prudent quant à nos propos, car c’est bien là que réside toute la différence : la psychanalyse se distingue par sa volonté de guérir, plutôt que de prétendre à guérir. Elle cherche à éclairer les causes possibles.


Vous l’aurez compris, les personnes qui entament une séance de psychanalyse cherchent à combler un manque de sens. On pourrait penser que la thérapie va nous apporter des solutions miracles, qu'elle va éliminer nos pulsions destructrices telle une mère attentive qui veille sur nous pendant notre sommeil. En réalité, la psychanalyse nous permet de mieux comprendre et de mettre en lumière certaines situations de notre vie.

Bien entendu, le processus psychanalytique demande du temps et est très onéreux, ce qui peut décourager de nombreuses personnes. La psychanalyse évolue en parallèle avec l'individu et l'époque dans laquelle il se trouve. Ce qui était considéré pendant l'époque freudienne ne l'est plus aujourd'hui, tel que l'hystérie chez la femme par exemple. Les raisons et les symptômes chez les hystériques ont complètement changé aujourd'hui, d'ailleurs le terme en lui-même a été abandonné dans le vocabulaire psychanalytique.

Il convient de souligner que cette forme de psychothérapie ne peut remplacer un traitement médicamenteux qui pourrait être prescrit par un psychiatre dans certaines situations. Contrairement à un psychologue ou psychiatre, le psychanalyste ne réalise pas de diagnostic et ne donne pas de traitement.


QUEL EST LE PORTRAIT D'UN PSYCHANALYSTE ?


La personne qui devient psychanalyste n’est pas spécialement adepte des théories freudiennes, ni grande fan de Freud par ailleurs. En général, c'est une personne dotée d’un esprit analytique qui s’intéresse à la nature humaine. Contrairement à la croyance assez populaire, un psychothérapeute n’est pas en train de psychanalyser les autres en permanence. Idéalement il a suivi sa propre cure psychanalytique, a lu beaucoup dans la matière et est conscient de beaucoup de ses conflits psychiques. Conscient ne veut pas dire que c’est une personne imperturbable qui ne connaîtra plus jamais la souffrance ou le traumatisme, mais plutôt qu’elle s’y intéresse de près.


Les études et l’analyse ont un poids important dans le parcours d’un psychanalyste, quelle que soit sa méthode de travail. Néanmoins, sans une expérience de vie riche et parfois je dirais même éprouvante, nous risquons de nous retrouver devant quelqu’un qui n’a que la théorie et le savoir comme outils. Comme dirait l’anglais, une « mer calme n’a jamais fait un bon marin ». Une bonne connaissance de soi est essentielle pour être en mesure de se mettre à la place du patient, tout en maintenant une distance par rapport à soi-même. En effet, la fameuse empathie et neutralité de l’analyste sont des conditions sine qua non pour pouvoir accompagner les autres. Cependant elles peuvent être un frein lorsqu’il faut maintenir un équilibre entre soi et l’analysé. Idéalement, c'est une personne qui n’a pas peur d’aborder une large variété de sujets et est capable de comprendre la « noirceur humaine », sans être trop affectée. Cela n’implique pas un manque de sensibilité, au contraire. Il s’agirait plutôt d’une personnalité « ancrée dans la réalité », consciente que « cela existe », sans être déstabilisée pour autant. Un bon psychanalyste a appris à mettre ses émotions « en arrière-plan » tout en utilisant sa sensibilité, afin de pouvoir cerner les coins sombres de la nature humaine, mais aussi ses qualités.


QUI EST LA PERSONNE QUI FAIT APPEL À UNE PSYCHANALYSE?


Malgré ce que nous pourrions penser, il n'y a pas de portrait type d'une personne qui fait appel à une psychanalyse. Les raisons peuvent varier, ainsi que les périodes de la vie. Dans l'ensemble, il est question d'un manque à un certain niveau de la « personnalité » que l'individu espère combler grâce au travail dans l’analyse. Ou plus précisément, par les réponses que cette dernière pourrait apporter à la fin du travail. Ainsi, nous pouvons parler d’un « degré de souffrance » prise en charge par le thérapeute. Qu’il s’agisse des traumatismes non résolus, refoulés, ou des « simples » crises existentielles que la personne traverse, la psychanalyse tente de réunir les causes et les conséquences qui sont propres à chacun. C'est-à-dire que les mêmes traumatismes vécus par des personnes différentes ne vont pas provoquer les mêmes comportements par la suite.

Il est très tentant pour certains de penser que les personnes qui consultent sont « folles », mais la « folie » est un terme réservé au domaine de la psychiatrie. D’ailleurs, le mot « folie » est une dénomination populaire pour désigner les diagnostics psychopathologiques qui sont nombreux et variés et qui ne relèvent pas du domaine de la psychanalyse.

Cela étant dit, une personne peut très bien faire appel à une psychanalyse pour le « simple » fait de mieux se connaître ou faire ce qu’on appelle, « un point sur sa vie ». « Où est-ce que j’en suis ? » Dans ce cas, la cure psychanalytique et le thérapeute peuvent servir de repère pour le consultant qui se cherche ou qui se sent tout simplement « perdu ».


Enfin, si nous sortons un peu du cadre des traumatismes et des souffrances, beaucoup d’individus consultent aussi pour le « simple » fait qu’ils n’ont pas à qui parler, à qui se confier. Beaucoup de personnes vivent avec des non-dits qu’elles pensent pouvoir exprimer uniquement devant un thérapeute. Souvent l’entourage n’est pas investi de cette confiance, car il est considéré comme jugeant, fermé d’esprit ou « donneur de leçons ». La relation entre le thérapeute et le patient joue un rôle primordial dans la prise de conscience.


QUELLES SONT LES LIMITES DE LA PSYCHANALYSE ?


Les limites de la psychanalyse sont intrinsèquement liées à celles de l’analyste. Nous ne pourrons parler des limites d’une discipline sans parler de celles du pratiquant. Elles coexistent et évoluent ensemble.

Tout d’abord, la personne qui décide d’entamer une psychanalyse doit avoir l’envie d’avancer et le courage d’affronter ses contradictions intérieures pour ainsi dire. La première limite de la psychanalyse, c'est qu’elle ne fait pas de « miracles », si nous pourrions nommer cela une limite. Je me permets de la passer en revue puisque nombre de gens commencent une cure analytique avec l’espoir que cela fonctionne sans beaucoup d’efforts de leur part. Les résistances et les peurs sont grandes, ainsi ils diront que « la psychanalyse ne marche pas ».


Une autre limite qui s’impose est celle d’un analyste qui n’est pas très passionné par son métier, dont l’écoute est superficielle. Et s’il se trouve devant une personne très fragile qui ne connaît pas beaucoup les bonnes qualités d’un thérapeute, l’analyse n’avance pas beaucoup. Alors nous aurons affaire à un patient qui dira qu’il « n’aime pas les psy » parce qu’ils « n’écoutent pas ». La parole psychanalytique est donc mise en doute. Faudrait-il savoir également que la psychanalyse n’est pas en mesure de soulager tous les troubles psychiques.


On peut également reprocher à la psychanalyse d’être chronophage. En effet, c’est un processus long qui agit dans le temps, puisqu’elle a comme but de désapprendre certains comportements. En revanche, si nous prenons en considération le temps qu'il a fallu à une personne pour adopter un schéma néfaste, nous devrons prévoir une durée équivalente pour déconditionner ce dernier. De plus, la prise de conscience peut prendre beaucoup de temps, car elle est souvent « protégée » par les mécanismes de défense de l'individu, afin de préserver son équilibre psychologique.



Roxana Mihalache




 
 
 

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